Agents
d’insertion dans les copropriétés en difficulté
Territoire de l’action : CERGY (95) - copropriétés
de la Bastide
Thématique : copropriétés en difficultés
Porteur du projet : ARC (Association des Responsables de Copropriété)
– 29 rue Joseph Python 75020 PARIS -
Contact : Bruno DHONT
Tél. 01.40.30.12.82
Ville de Cergy – Service Habitat / Copropriétés
Contact : Laurent COMBES
tél 01.34.33.43.46
1) Un enjeu pour la ville : la fragilisation du parc des copropriétés
Les difficultés rencontrées par les copropriétés
de La Bastide, situées en plein centre ville, ont conduit
la Ville de Cergy à inscrire dès 1991 le quartier
dans la politique de la ville. La convention de quartier a notamment
débouché sur la création d’une association
de soutien aux conseils syndicaux et la mise en place d’une
assistance juridique aux syndics bénévoles puis
sur la signature d'un protocole interpartenarial global en mai
1997.
Les copropriétés représentent quelque 5.000
logements à Cergy, dont plus de la moitié ont été
financés en PAP. Un certain nombre d’entre elles rencontrent
de nombreux problèmes d’impayés de charges.
Si l’on ne peut nier de réelles difficultés
économiques des accédants, l’un des principaux
problèmes résulte des difficultés rencontrées
par les copropriétaires les plus modestes et/ou étrangers
pour comprendre ce système de fonctionnement particulier
(aspects juridiques, comptables, relation avec les instances de
la copropriété, fonctionnement…). Cette situation
interdit un fonctionnement normal et donc le redressement des
copropriétés.
L’intervention de Cergy s’inscrit dans le cadre de protocoles
signés entre la Ville et chaque copropriété,
fixant le principe d’un diagnostic préalable et l’engagement
de mettre en œuvre un programme d’action, fixé
conjointement.
2) Objectifs de l’action
Assurer aux copropriétaires économiquement fragiles
et/ou exclus culturellement du fonctionnement de la copropriété
une formation personnalisée et adaptée au monde
de la Copropriété (Aspects juridiques et Comptables).
Favoriser des passerelles entre les copropriétaires "
exclus ", le conseil syndical et le syndic. Aider ces copropriétaires
à s’inscrire dans une action collective de maîtrise
des charges et à en être partie prenante.
Restaurer ainsi le fonctionnement normal de la Copropriété.
3) Une action de médiation spécifique
Ni le conseil syndical, ni le syndic (dont ce n’est pas la
mission), ni les travailleurs sociaux, ne sont en mesure d’assurer
le travail d’explication et de pédagogie nécessaire.
L’objectif est de permettre un apprentissage de la copropriété
pour des ménages en marge, dans le souci constant de tenir
compte simultanément des problèmes individuels et
des problèmes collectifs, relevant du syndicat de copropriétaires.
Le recrutement de deux agents est intervenu dans le cadre du dispositif
emploi-jeunes en octobre 1998.
- Acteurs et institutions à l’initiative
La création de ces emplois relève d’une volonté
commune de la Ville et de l’ARC, déjà impliquée
sur le quartier avec la mise en place des permanences conseil
aux copropriétés sur le quartier de La Bastide et
d’un travail d’assistance aux conseils syndicaux (maîtrise
des charges, contrôle des syndics, suivi des impayés).
- Ressources humaines, techniques et financières
La sélection des candidats a été faite conjointement
par l’ARC et la Ville. L’ARC a assuré le recrutement,
en prenant en charge 10 % des salaires, la ville assurant également
10 % (80 % restants : Etat).
Deux jeunes femmes ont été embauchées, l’une
sur un profil " comptabilité ", l’autre
sur un profil " sociologie-droit " (niveau de formation
Bac +2 ). Initialement rémunérées sur la
base du SMIC, leur salaire est passé à 120 % du
SMIC. Leur origine maghrébine n’a pas été
un facteur de recrutement, mais constitue un atout dans la relation
avec les habitants des copropriétés, principalement
d’origine étrangère.
L’ARC assure l’encadrement, en lien avec le Service
" Habitat /copropriétés " de la ville
de Cergy.
Les deux emplois-jeunes n’ayant au départ aucune connaissance
du régime de la copropriété, une formation
théorique accélérée (40 heures) a
été assurée par l’institut Copropriété
et formation, l’ARC assurant une formation continue ainsi
qu’un tutorat (réunions AG, conseil syndical, syndic,
audit de gestion, visites techniques d’immeubles).
Les deux emplois-jeunes sont en contact direct avec les familles
et assurent également le relais avec les autres acteurs,
notamment associatifs (associations communautaires (AFAVO, ADELAT),
associations d’habitants, de copropriétaires…)
en participant à des réunions régulières.
Elles travaillent en lien avec les services sociaux, le service
Habitat municipal, et le PACT ARIM 95, co-maître d’œuvre
avec l’ARC de la MOUS Bastide. Elles participent aux groupes
de suivi des protocoles Ville/copropriétés.
- Le contenu de la mission :
Information et sensibilisation sur le fonctionnement de la copropriété
(rôles du conseil syndical, du syndic, de l’assemblée
générale…)
Formation personnalisée et adaptée à la lecture
et la compréhension des charges, des comptes de la copropriété
Sensibilisation, conseil sur la maîtrise des charges (chauffage,
eau) , tant à un niveau individuel que collectif
Prévention des impayés : réponses aux questions
des familles, analyse des réclamations (dont certaines
sont fondées), suivi de plans d’apurement des dettes
de charges.
4) Bilan à fin 1999
Amélioration du lien social dans les copropriétés
:
Augmentation sensible de la participation aux réunions
de copropriétés. Nouveaux entrants au conseil syndical.
Amélioration des relations entre copropriétaires
et conseil syndical, copropriétaires et syndic.
Les familles s’adressent maintenant directement au syndic.
Traitement des contentieux, y compris en faveur des copropriétaires
(abandon de procédures)
Réduction des dettes de charges ; reprise du paiement après
clarification ou redressement de la situation du compte.
Renégociation des contrats d’entretien et d’exploitation
dans une logique de maîtrise des charges.
Quantitativement, une cinquantaine de familles ont été
directement touchées, essentiellement sur l’ilôt
Bastide. Les suivis individuels, très réguliers
au départ, sont ensuite devenus plus légers, ce
qui a permis aux emplois-jeunes, au fur et à mesure de
la signature des protocoles Ville/copropriétés,
d’élargir leur action aux copropriétés
du Clos-Perrault et des Hauts de Gency.
5) Difficultés rencontrées dans la mise en œuvre
de l’action
- Relative inertie des syndics et fournisseurs alors que les copropriétaires
ont réservé un accueil chaleureux aux agents d’insertion.
- Nécessité d’apporter une formation accélérée
et pointue à des personnes qui ne disposent d’aucune
qualification particulière sur le régime de la copropriété
au départ dépasse nettement les moyens en formation
prévus dans le cadre du dispositif emplois-jeunes.
6) Perspectives pour 2000 :
Elargissement de la mission des emplois-jeunes à d’autres
copropriétés dans le cadre des protocoles copropriétés/Ville
– 7 à ce jour – tous inscrits dans l’OPAH
" copropriété " Saint-Christophe qui s’engage
en 2000.
Autres perspectives :
La mission Ville régionale (Préfecture de région
Ile de France) a décidé en 1999 de soutenir la formation
d’agents d’insertion dans des copropriétés
dans des communes ayant inscrit une action en faveur des copropriétés
en difficultés dans le contrat de ville 2000-2006. L’objectif
de la Mission Ville régionale est clairement de favoriser
la remobilisation des copropriétaires et des conseils syndicaux.
Dans ce cadre, des contacts avec plusieurs collectivités
ont été pris : trois collectivités locales
se sont déclarées intéressées : 2
emplois-jeunes ont ainsi été recrutés en
début 2000 par la ville de Garges-les-Gonesse (Val d’Oise).
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