Secr�tariat dՎtat a l'outre-mer

Direction des affaires economiques, sociales et culturelles de l�outre-mer

D�partement de l'habitat et de la politique de la ville



Le Ministre délégué à la Ville
Le Secrétaire d’Etat à l’Outre-mer
Le Secrétaire d'Etat au logement

à

Messieurs les Préfets des DOM
Direction Départementale de L’Équipement


Titre : Circulaire DAESC/ASC/DHPV/N°78 du 23 mars 2000 relative aux démolitions de logements locatifs sociaux, à la programmation des logements LLS construction-démolition et au changement d’usage de logements sociaux, dans les DOM


Publication : Bulletin Officiel du Secrétariat d’Etat à l’Outre-mer



Face à l’ampleur des besoins, la lutte contre l’insalubrité de l’habitat spontané représente la priorité des politique de l’habitat outre-mer. Dans un contexte de croissance démographique soutenue, associée à des phénomènes de décohabitation, la démolition de logements sociaux ne saurait donc constituer qu'une réponse pour traiter une inadaptation majeure du bâti, ou des bâtiments construits dans des zones à risque.

La circulaire relative aux " dispositifs de lute contre l’insalubrité de l’habitat outre-mer " précise le contenu du projet global de requalification urbaine dans lequel s'inscrit la lutte contre l’insalubrité.

La présente circulaire constitue l'adaptation dans les départements d’outre-mer de la circulaire UHC/IUH, 25 n°98-96 du 22 octobre 1998.


Chapitre 1 La démolition des logements locatifs sociaux et la programmation des LLS " construction-démolition " pour la construction.

Compte tenu de ses coûts pour la collectivité, de l'impact sur les habitants et des difficultés de mise en œuvre des opérations de relogement, la démolition ne saurait être considérée comme un acte de gestion courant du patrimoine locatif social.

Trois types de situation peuvent conduire à envisager des démolitions de logements sociaux outre-mer :

1. des immeubles situés dans les quartiers de la politique de la ville ou des quartiers présentant des difficultés analogues et pour lesquels les démolitions relèvent de motifs complémentaires, qui peuvent être le développement de la vacance, la volonté de restructurer un quartier pour le revaloriser et permettre sa mutation ou la difficulté de gérer des bâtiments dont l'implantation ou les caractéristiques architecturales (par exemple : concentration excessive de logements par cages d'escalier, coursives démesurées, ...) sont profondément inadaptées aux populations qui les occupent,

2. des immeubles ou groupe d'immeubles construits dans des zones de risque sismique majeur (en Martinique et en Guadeloupe), et qui n'ont pas été conçus pour respecter un niveau de sécurité satisfaisant vis à vis du risque sismique ou qui présentent des défauts de conception ou de réalisation majeurs de ce point de vue,

3. des immeubles ou groupes d'immeubles présentant des déficiences techniques graves ou des caractéristiques physiques et de confort obsolètes et dont le coût de remise en état est prohibitif par rapport aux résultats.


1) Les points-clés à examiner dans un projet de démolition

Vous effectuerez une analyse comparée, dans le cas des immeubles visés aux points 2 et 3 entre coût de réhabilitation lourde avec confortement le cas échéant et opération de démolition-réconstruction, en tenant compte pour chaque hypothèse :
• des coûts des subventions en matière d’aide à la pierre,
• du niveau de sécurité des personnes après intervention,
• du niveau de qualité et de confort des logements,
• de la qualité de l'inscription dans un projet global de quartier.

La nature du projet, son contenu et son niveau de précision seront fonction du contexte local et des raisons pour lesquelles une démolition est envisagée (cf annexe n°1). Cette opération doit s'intégrer dans une politique locale de l'habitat.

Avant d'accorder l’autorisation de démolition, vous vous assurerez que les conditions de relogement des habitants correspondent à leurs besoins et font l’objet d’engagements clairs des collectivités concernées, ainsi que des bailleurs sociaux.

Le plan de relogement sera validé par la conférence intercommunale du logement social lorsqu'elle existe. Il doit tenir compte du contexte local et s'appuyer sur les capacités du parc existant et les possibilités de re-construction. Une analyse fine des situations familiales doit permettre de gérer les attributions dans le souci de ne pas recréer de concentrations de familles en difficultés, tout en tenant compte pour le relogement des réseaux et solidarités existants (cf. annexe n°2).

La concertation avec les habitants du quartier est indispensable. Vous veillerez à ce qu’elle soit adaptée, à l'ampleur des problèmes et se déroule dans le respect de l'article 4 de la Loi d’orientation pour la Ville.

Les actions qui relèvent du projet de revalorisation du quartier peuvent comprendre aussi bien des interventions sur le bâti (réhabilitations, restructuration, changements d’usage... ) que des interventions sur l'environnement urbain (restructuration foncière, recomposition d'espaces extérieurs, restructuration de voiries, réseaux et équipements publics, transports collectifs, éclairage public, restructuration de centres commerciaux) ainsi que des actions de gestion quotidienne du quartier.


II ) Le cadre juridique et financier de l'intervention de l'Etat.

Aucune opération de démolition de logements construits avec l’aide de l’Etat ne doit être réalisée sans votre accord préalable, celui de la commune d'implantation et des garants des prêts. Cette autorisation ne saurait être réputée acquise avec l’obtention du permis de démolir.

L’article R 443-17 du CCH fixe le principe de l'éligibilité immédiate du remboursement des aides de l’Etat et des prêts aidés consentis par l’Etat, mais vous confère un important pouvoir de dérogation pour :
• l’exonération en tout ou partie du remboursement des aides,
• l’autorisation d'échelonnement du remboursement de tout ou partie de ces aides,
• le maintien du remboursement des prêts suivant l'échéancier initial.

Aide financière à la démolition et au réaménagement des espaces libérés
Les opérations de démolition peuvent bénéficier de subventions de l’Etat, imputées sur le chapitre 65-01 article 10 du budget du secrétariat d'Etat à l'Outre-mer (catégorie II).
Les conditions d'instruction et d’attribution sont décrites en annexe n°3.

Les réaménagement de terrains libérés pourront bénéficier des subventions de 1’Etat imputée sur le chapitre 67-10-10 du budget du ministère délégué à la ville dans les conditions habituelles.

Ils sont également éligibles aux prêts à 3,05 % dans les conditions précisées par la circulaire DAESC ASC DHPV n°79 du 23 mars 2000.

La programmation des LLS construction-démolition pour la construction (LLS-CD)
Le " LLS construction-démolition " pour la construction doit permettre d’anticiper et de faciliter le relogement des familles habitant dans les bâtiments dont la démolition est prévue à terme sur le site. Il peut être programmé sur le site où se trouvent les logement à démolir ou sur un autre site de la commune, ou même dans l’agglomération.

Les LLS-CD sont ouverts, en tant que de besoin, au relogement des familles issues de bâtiments privés, à démolir à la suite d'un arrêté d'insalubrité ou de péril, notamment lors d'une opération de résorption de l'habitat insalubre.

Ils peuvent financer des opérations de construction de logements neufs ou des acquisitions amélioration dans l'ancien. Ce financement s'impute sur le chapitre 65-01 article 10 dans les conditions en vigueur pour les LLS.

Les modalités d'emploi de ce financement sont rappelées en annexe n°4.


Chapitre 2 : Le changement d'usage des logements locatifs sociaux.

Les opérations de changement d’usage peuvent participer efficacement à la revalorisation des
quartiers d'habitat social, en combinant plusieurs objectifs :
- un objectif urbain : la transformation d’usage peut s'intégrer dans un projet global permettant de créer un pôle attractif d'animation et en ouvrant le quartier sur son environnement ;
- un objectif social : le changement d’usage peut répondre à une demande des habitants en mettant à leur disposition, dans les locaux transformés, des services de proximité (agence du bailleur, locaux associatifs, services sociaux et médicaux ou de sécurité, reconstitution de locaux collectifs résidentiels ...) ;
- un objectif économique : une opération de changement d’usage peut également viser à développer une offre de locaux d'activité à des niveaux de loyers attractifs ou à répondre à une demande d'implantation d’une entreprise sur le secteur.

Dans l’hypothèse où le projet porte sur des logements encore occupés, vous veillerez à ce que les conditions de relogement soient satisfaisantes et répondent aux attentes et aux besoins des locataires.

Vous inviterez les organismes à être attentifs à la faisabilité économique et commerciale de ces opérations et à leur viabilité financière et les inciterez à s'entourer des conseils éventuellement nécessaires.

Cadre juridique et financier de l’intervention de l’Etat

Votre accord est nécessaire pour lever l’interdiction de louer un local ayant bénéficié d’aides de l'Etat en local commercial (article L 443.11. du CCH) ainsi que celle qui prévoit qu'un local d'habitation ne peut être affecté à un autre usage (article L 631-7 du CCH). Il est à noter que cette dernière disposition n'est pas applicable en zone franche urbaine.

Toute opération de changement d’usage de logements locatifs sociaux est donc soumise à votre autorisation préalable.

L’État peut aider au financement de ces opérations sur le chapitre 65-01/10 des modalités précisées à l'annexe n° 5.


Le contexte de l'outre-mer conduit à vous demander une particulière vigilance quant aux autorisations que vous pourrez accorder. Le changement d'usage peut cependant constituer un outil de diversification fonctionnelle, de requalification, et de revalorisation des quartiers d'habitat social. Vous contribuerez à ce type de démarche, dans un souci de partenariat et de dialogue avec les collectivités locales et les bailleurs.

Vous vous appuierez sur les service de la direction départementale de l'équipement pour éviter toutes dérives qui renforcerait à travers des opérations de démolition ou de changement d'usage de logements sociaux, des situations d’exclusion et de rejet de certaines populations.
Vous voudrez bien nous saisir, sous le triple timbre de la DAESC, de la DIV et de la DGUHC des difficultés que vous rencontreriez dans l'application de ces instructions.



Le Ministre délégué à la Ville
Pour le ministre,
la déléguée interministérielle à la ville

Claude BREVAN

 Le Secrétaire d’Etat au logement
Pour le secrétaire d’Etat au logement,
le directeur général de l’urbanisme
de l'habitat et de la construction

Pierre-René LEMAS

Le Secrétaire d'Etat à l’Outre-mer
Pour le Secrétaire d’Etat et par délégation,
Le Préfet directeur des affaires économiques, sociales et culturelles

Catherine DELMAS-COMOLLI

Le Contrôleur Financier Central
DOM-TOM

Jean PARMENTIER





Annexe n°1

Nature et contenu du projet urbain



Le projet urbain vise à définir et mettre en œuvre sur un territoire donné (quartier ou ensemble de quartiers) une stratégie globale d'action portant notamment sur son développement ou sa restructuration et permettant d'assurer, de manière durable une gestion urbaine contribuant à la qualité de vie quotidienne des habitants.

Il a à ce titre, dans les sites relevant de la géographie prioritaire de la politique de la ville, vocation à s’intégrer dans la démarche des contrats de ville.

Il se traduit par un programme d'actions et d'opérations à court, moyen et long terme portant sur l'habitat, les infrastructures, les activités économiques et par la mise en place des actions de gestion urbaine et sociale correspondantes.

Il doit s'appuyer sur un diagnostic précis du quartier, des causes de ses difficultés et de ses possibilités de valorisation et sur les orientations fixées par les collectivités locales qui en ont la charge après une concertation adapté aux spécificités des lieux concernés.

La définition de la démarche et la mise en œuvre du projet urbain sont au premier chef de la compétence des autorités locales. Vous serez attentif à ce que la démarche prenne bien en compte les objectifs de solidarité exprimés par l'Etat, mais vous veillerez à apporter votre plein concours aux collectivités locales dans un souci de partenariat et d'efficacité.

Les actions à mener dans le cadre du projet urbain dépendent de la situation rencontrée : petites interventions sans transformation physiques importantes, mise en réserve foncière ou actions plus lourdes.

Quel que soit le contexte, la réussite des opérations de démolition envisagées tient beaucoup aux efforts des organismes bailleurs et des communes en matière de gestion urbaine et sociale : tout projet doit, en sus de la définition du devenir du terrain libéré, prévoir un plan d'entretien, un traitement des espaces publics, l'amélioration des actions quotidiennes de gestion, y compris sur la maîtrise des attributions et le suivi social des familles en difficulté.

Enfin le projet doit être phasé dans le temps de façon que sa réalisation échelonnée ne se traduise pas par une dégradation des conditions de vie des habitants (entretien en continu avant la réalisation de la démolition, du bâti, des espaces publics, organisation optimale du chantier, gestion des opérations tiroirs, etc.) ;

Les actions qui relèvent du projet de valorisation du quartier peuvent comprendre :

1)- des interventions sur le patrimoine bâti
Pour ces interventions, des moyens financiers importants ont été mis en place en 1998 et confirmés en 1999 (taux de TVA réduit pour tous les travaux de réhabilitation, de grosses réparations et de gros entretiens, maintien des subventions réhabilitation…).

A cet égard l'opération de démolition doit être l'occasion de débattre avec les organismes HLM de leurs politiques patrimoniales et de leurs engagements sur le quartier concerné (programmation de l’entretien courant, grosses réparations, travaux d’économie d’énergie, etc.).

Le projet peut également prévoir des opérations de construction sur le site, qui peuvent faciliter la diversification de l’offre, permettre le relogement et participer à la recomposition urbaine.

2)- des interventions sur l'environnement urbain

a) Des programmes d'investissement portant sur l’aménagement de l'espace :
- la restructuration foncière,
- la recomposition et la requalification des espaces extérieurs, qu'ils soient publics ou résidentiels et à dominante végétale ou minérale,
- la restructuration des réseaux de voirie pour mieux irriguer le quartier, ou mieux le relier à la ville,
- la mise en place ou l'amélioration des réseaux de transports en commun,
- l'amélioration du réseau d'éclairage public,
- la délimitation de lieux de représentation et de centralité (entrée du quartier, places, pôles d'équipement),
- la restructuration des centres commerciaux.

b) Intervention de gestion urbaine et sociale qui peut se définir comme l'ensemble des tâches concourant, sur la durée, à la vie du quartier, avec comme objectif, l'amélioration de la vie quotidienne des habitants sous tous ses aspects :
- la gestion du patrimoine immobilier : accompagnement social, prévention des expulsions, harmonisation des politiques d'entretien, de maintenance et de peuplement entre les bailleurs présents sur le terrain, gardiennage...
- la gestion des espaces publics et des infrastructures : qui peut nécessiter une redéfinition domaniale entre 1es bailleurs et les collectivités territoriales…
- la gestion de la sécurité : l’intégration des dispositions de sécurité aux différents domaines de la vie urbaine, et l'adaptation des espaces en lien avec les contrats locaux de sécurité (CLS)....
- la gestion et l'animation de la vie sociale: développement des services de proximité et services à domicile, point d'information multi-services…
- la gestion des transports, des déplacements et des stationnements : amélioration du schéma de desserte, mesures de sécurité dans les transports, restructuration des parc de stationnement…
- les actions de développement économique : développement des activités économiques sur le quartier, politique d’insertion des publics en difficulté et notamment des jeunes (mesures emploi-jeunes), actions de formation…



Annexe n°2

Le plan de relogement



Les articles 11 à 13, quarter de la loi du ler septembre 1948 s'appliquent aux logement HLM, que ces logements soient conventionnés ou pas (cf. article L353-15 et L442-6 du CCH). Ils fixent les conditions générales de protection des occupants et prévoient les modalités selon lesquelles le droit au maintien dans les lieux ne s'oppose plus au propriétaire qui a reçu l'autorisation de démolir. Le permis de démolir, accordé le plus souvent par le maire, tient lieu de l'autorisation prévue par l’article 11 de la loi de 1948, mais ne tient pas lieu de l'accord préalable prévu à l'article L 443-15-1 du CCH, qui relève de la seule compétence du préfet.

L’article L314-2 du Code de l'urbanisme précise que si des travaux d’aménagement nécessitent l’éviction définitive des occupants, les occupants à usage d'habitation, professionnel ou mixte, ont droit au relogement, et qu'il doit être fait à chacun d'eux au moins deux propositions portant sur des locaux répondant aux normes d'habitabillié et aux conditions prévues par l’article 13 bis de la loi de 1948.

Dans ce cadre, vous apprécierez la qualité du plan de relogement en vérifiant qu'il permet :
- le relogement dans des conditions satisfaisantes pour l'ensemble des populations touchées par les démolitions, avec une attention particulière pour les populations les plus défavorisées : en particulier, le relogement proposé doit être en bon état d'habitation, avoir des conditions d’hygiène normales et répondre aux besoins des personnes évincées (besoins personnels, familiaux, professionnels) et avoir un loyer compatible avec leurs possibilités financières (cf. article 13 bis de la loi de l948),
- la pérennité des relogements proposés : aucune famille ne doit être relogé dans un immeuble destiné ultérieurement à être démoli, sauf dans le cadre d'opérations tiroirs liées aux exigences technique du chantier de démolition.
- une politique d’attribution équilibrée permettant une meilleure mixité sociale : l’objectif est d’éviter de transférer des familles " difficiles " en les concentrant dans d’autres groupes, ce qui aurait pour effet d’y déplacer les problèmes sans les résoudre.

Le programme de relogement doit préciser de façon crédible et réaliste :
- le phasage prévisionnel des démolitions et relogements,
- la possibilité effective des logements envisagés aux dates de déménagement,
- le nombre de relogements et leur situation, sur le site ou en dehors dans des bâtiments existants ou à construire,
- l’adéquation des logements mobilisés aux besoins des locataires, notamment en ce qui concerne les loyers et charges, compte tenu de leur solvabilité,
- les mesures d’accompagnement social prévues pour les familles à reloger, compte tenu de la situation actuelle, et les moyens mis en œuvre (recours au FSL, mobilisation de travailleurs sociaux,…)

Le plan de relogement doit prévoir également les conditions dans lesquelles le ou les propriétaires bailleurs prennent en charge les dépenses afférentes à la régulation de la situation des locataires pour faciliter le relogement (maintien du dépôt de garantie, absence de caution simple ou solidaire demandée, régulation des éventuelles anciennes dettes, transfert de bail, etc.), ainsi que celles liées aux changements et à la remise en état des logements destinés au relogement.

Il est actualisé chaque année en fonction des indicateurs de suivi du relogement qu'il aura préalablement déterminés.

Le plan de relogement peut être concrétisé par la signature d'un protocole entre plusieurs organismes d’HLM, une ou plusieurs collectivités territoriales et éventuellement les locataires concernés ou leurs associations, et l'Etat si vous le jugez utile.

Un comité de suivi du plan de relogement peut être utilement mis en place pour prévoir les modalités de relogement, assurer le suivi des actions, et permettre de régler efficacement les difficultés qui peuvent survenir. Il vous appartient d'apprécier l'opportunité de votre présence dans cette instance.



Annexe n°3

Modalités de calcul et d'instruction des subventions pour démolition



1 Modalités de calcul de la subvention.

Les subventions accordées sont calculées au vu d'un bilan, global de l'opération faisant apparaître l'ensemble des coûts directs et leurs modalités de financement (participations des collectivités locales, fonds propres,...).

1- Les coûts directs, comprenant les travaux de démolition y compris de désamiantage et les actions d'accompagnement social des opérations de relogement, pourront être financés à hauteur de 35%.

Les coûts de démolition s'entendent T.T.C.

Les coûts techniques sont justifiés par des estimatifs établis par un bureau d'études. La maîtrise d’œuvre et la conduite d'opération peuvent être intégrées aux coûts techniques de la démolition sous réserve qu'elles soient assurées par un tiers et dans la limite de 10 % du coût technique total.

Les manques à gagner dus à la vacance de logements ne sont pas pris en compte, non plus que le coût de remise en état des logements mis à disposition des familles relogées. Les coûts de déménagement pris en charge par le bailleur peuvent être pris en compte dans l'assiette de la subvention, sur la base d'un devis prévisionnel établi par une entreprise de déménagement.

Les déménagements réalisés antérieurement à 1’accord préfectoral de démolition ne peuvent être pris en compte.

- En matière d'accompagnement social, les coûts interne à l'organisme ne sont pas pris en lignede compte dans l'assiette de la subvention. Les actions d’accompagnement social menées par une association ou un intervenant extérieur peuvent être subventionnées : le projet de contrat est joint à la demande. Ces actions sont prises en compte dans le calcul de la subvention à partir du moment où le principe de la démolition a été validé par le préfet (accord écrit ou arrêté préfectoral autorisant la démolition).

2 - La charge de remboursement du capital restant dû au titre des emprunts ayant servi à la construction, peut être subventionnée, jusqu’à hauteur de 30% à condition que le remboursement par anticipation du capital restant dû, soit effectif. C'est après appréciation de la santé financière de l'organisme HLM et des conditions d’équilibre de l’opération, que cette subvention sur le capital est accordée ou non.

A ce titre dérogatoire, vous pourrez proposer que le montant du capital restant dû soit subventionné, sans obligation de remboursement par anciticpation, lorsque l’organisme HLM est en difficulté. Vous consulterez préalablement la direction régionale de la CDC.

Pour appuyer votre demande, vous apprécierez la situation financière de l’organisme par rapport aux quartiles diffusés chaque année par la DGUHC (sous direction des organismes constructeurs) a vos services, notamment pour le fonds de roulement, l'épargne nette, le coût de gestion par logement locatif, le service annuel de la dette, les impayés et la vacance.

La subvention de l'Etat, doit être comprise non pas comme une aide à la démolition proprement dite mais comme un soutien au projet urbain et social, dont la démolition n'est qu'une composante. C'est pourquoi le versement de cette subvention, au niveau local, devra être effectué jusqu'à hauteur de 50 % de son montant global au fur et à mesure des travaux de démolition, sur justificatif du montant des factures et après obtention d'un certificat délivré par la CDC, justifiant du remboursement du capital restant dû.

Par contre, les 50 % complémentaires ne seront versés qu'après ouverture du chantier de la réalisation prévue sur le terrain libéré par la démolition dans le cadre du projet d’ensemble (ou engagement de la réutilisation prévue à terme pour le terrain).

Par chantier, il faut entendre la construction de logements ou d'équipements, l’aménagement d'espaces publics, ainsi que toute réalisation concourant à l'évolution du quartier, y compris par recomposition du parcellaire.

Lorsque la réalisation prévue nécessite des délais de démarrage longs (cas d'un équipement public programmé à moyen terme, par exemple), le solde de la subvention peut être payé sur la base des engagements de la réutilisation du terrain prévue à terme. Des dispositions doivent être prises pour traiter le terrain dans l'attente de son utilisation définitive.


Il Composition du dossier à envoyer à la DAESC.


Le dossier transmis par le préfet comprend les éléments suivants :

CONCERNANT L’APPROCHE GLOBALE

1) Une note précisant les enjeux de la démolition en regard du projet urbain et social global du quartier, faisant apparaître notamment :
- le diagnostic ou les diagnostics ayant conduit au projet,
- les conditions de concertation sur le projet,
- les actions de requalification, dont la démolition n’est qu’un des aspects,
- l’engagement financier des partenaires sur le bilan prévisionnel des dépenses du projet global (projet de protocole, le cas échéant),
- l'échéancier prévisionnel des actions envisagées sur le quartier,
- l'état du marché local et de la demande sociale sur le secteur,
- des indications sur la vacance des logements dans le quartier (son importance, ses causes et les actions entreprises pour y remédier).

2) Un plan global du quartier permettant d’apprécier les actions de transformation envisagées.

CONCERNANT LE PROJET DE DÉMOLITION


1) Un plan masse faisant apparaître les bâtiments à démolir,

2) un plan faisant apparaître le devenir du terrain libéré par la démolition (ou plan masse futur),

3) des photos et ou plans de façades des bâtiments à démolir.

CONCERNANT LE PLAN DE RELOGEMENT


Une note portant sur le plan de relogement, indiquant les modalités de concertation avec les locataires, des indications sur les loyers et charges des logements occupés et des logements dans lesquels seront relogés les locataires, et sur l'évolution des taux d'effort, ainsi que sur les localisations des relogements et leur échéancier (projet de protocole de relogement, le cas échéant).

CONCERNANT LE PLAN DE FINANCEMENT


1) Un plan de financement faisant apparaître de façon précise le montant de la subvention demandée et les autres participations en regard des dépenses de démolition détaillées par poste de dépense subventionnable (dépenses techniques, accompagnement social et déménagement, capital restant dû…),

2) les devis estimatifs établis par un bureau d'étude ou une entreprise, justifiant des différents coûts de démolition, y compris les devis portant sur les éventuels coûts de désamiantage,

3) le détail des coûts de maîtrise d'ouvrage (conduites d’opération, etc...),

4) le devis estimatif justifiant les coûts de déménagement à prendre en compte,

5) le tableau d'amortissement faisant apparaître le capital restant dû à la date de la demande de subvention,

6) l'accord de la CDC (délégation régionale) sur le maintien des échéanciers de remboursement ou sur le remboursement anticipé,

7) si l'arrêté du préfet accordant la démolition et l'exonération du remboursement des aides de l’Etat et le maintien des échéanciers de remboursement (le cas échéant) a été pris, vous joindrez l'arrêté.

8) la délibération de la ou des collectivités territoriales validant le projet décidant de ses (ou leurs) participations financières au projet.

La demande de subvention est instruite au niveau local et transmise en deux exemplaires par le préfet à la DAESC ( DHPV), avec son avis.

Les demandes de subvention sont examinée par une commission interministérielle qui associe la DAESC, la DIV et la DGUHC.

Les dossiers complets doivent être reçus dans un délai de 15 jours avant la date d’examen par la commission. Dans le cas contraire, l'examen du dossier est repoussé à la date suivante.



Annexe n°4

Modalités d'emploi du LLS construction-démolition


L'aide de l'Etat apportée au LLS construction démolition et les conditions d'utilisation sont définies par un arrêté spécifique interministériel relatif aux prêts aidés par l’Etat et aux subventions de l'Etat aux organismes procédant dans les départements d'outre-mer à des opérations de construction-démolition et de reconstruction de logements sociaux et très sociaux.

Cet arrêté définit notamment les taux d'intérêt des prêts LLS-CD pour la construction et les taux de progressivité des annuités correspondant.

Par ailleurs, les LLS-CD pour la construction bénéficient d'une subvention de l'Etat dans la limite de 12% du montant maximum des prêts en vigueur à la date de décision favorable de financement de l'Etat.

L'aide de l'Etat décrite ci-dessus a pour objectif d'obtenir compte tenu des allocations logement, des niveaux de quittance (loyers plus charges) proches de ceux payés par les personnes à reloger.

Les plafonds de ressources pour bénéficier du relogement dans les LLS-CD sont ceux applicables au LLS.

Le loyer pratiqué devra respecter le plafond de loyer applicable aux LLS.

Vous négocierez dans la mesure du possible, des participations financières des collectivités territoriales, de leurs groupements, des agences d’insertion ou des caisses d’allocations familiales susceptibles d’en améliorer le financement.

Par ailleurs, vous pouvez en tant que de besoin accorder des subventions pour surcharge foncière pour ces opérations en application des règles de droit commun.

Le maître d'ouvrage des LLS - CD peut être différent le celui de l’opération de démolition s'il y a accord local entre plusieurs organismes pour participer au relogement des familles issues des immeubles à démolir.

Dans un souci de mixité sociale, la totalité des logements des immeubles construits à l’aid du LLS-CD peut ne pas être attribuée aux familles à reloger, en prévision de la démolition. De même, les opérations de LLS-CD pourront être mixées avec les opérations LLS ou LLTS sur le site ou sur un autre secteur de la ville ou de l’agglomération.

Les LLS - CD peuvent être ouverts, en tant que besoin, au relogement de familles issues de bâtiments privés, à démolir à la suite d’un arrêté d’insalubrité ou de péril, notamment lors d’une opération de résorption de l’habitat insalubre.



Annexe n°5

Modalités de calcul et d'instruction des subventions pour changement d'usage



Dans le cas de vente avec transformation d'usage, l'article L 44-13 du CCH prévoit l'exigibilité des emprunts et le remboursement des aides de l'Etat sans possibilité de dérogation.

Le remboursement des aides de l'Etat n'est pas exigible, lorsque le bailleur ayant bénéficié de l'aide demeure propriétaire.

Les travaux réalisés par les bailleurs sociaux pour permettre le changement d'usage de logements HLM peuvent bénéficier de subventions de l'Etat, mais les opérations de ventes avec changement d'usage ne peuvent en bénéficier.

Ces demandes de subvention, instruites préalablement par vos services (DDE) sont examinées suivant les mêmes modalités que les subventions pour démolition.

Les subventions pour changement d'usage sont gérées en catégorie II et imputée sur le chapitre 65 01/10 du secrétariat d’Etat à l'outre-mer.

Le taux maximum de subvention reste de 35% du montant des travaux (TTC), pour l'implantation d'activités privées comme pour l'implantation d'activités publiques.

L’assiette de la subvention comprend les travaux de transformation de logements ou de locaux liés à l’habitation (caves, hall d’entrée, etc.) portant sur le gros d’œuvre, les réseaux et la remise en état des locaux pour les louer.

Les travaux d'extension de superficie à l'occasion de transformation d’usage peuvent être pris en compte à condition que les surfaces créées restent dans l’enveloppe du bâtiment.

Peuvent également être pris en compte les travaux créant un accès indépendant pour les locaux transformés. pour faciliter leur commercialisation.

Le dossier transmis à la DAESC doit comprendre :
- une note rappelant la démarche dans laquelle s’insère le projet de changement d’usage et les éventuelles autres actions du projet urbain et social, et les modalités de concertation prévues avec les habitants,
- un plan de situation du quartier,
- les plans des locaux à transformer avant et après travaux,
- un plan de financement de l’opération faisant apparaître en dépenses les coûts d’aménagement et en recettes les concours financiers (subvention, fonds propres, emprunts) ainsi que des indications sur les recettes escomptées (location) : es indications devront être données sur le positionnement du loyer de sortie par rapport au marché des locaux d’activités.
- des indications sur les futurs preneurs ou, s’ils ne sont pas encore connus, des indications sur la démarche de commercialisation (étude de commercialisation ou avis de la CCI par exemple),
- si des logements sont occupés, le plan de relogement des habitants,
- le devis estimatif des travaux.
 
 
   
 
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